- guytan a écrit:
- Oui, je m'en doutais un peu, remarque...
Mais... Existe-t-il dans nos annales, une trace d'un mono 4 temps compressé ?
- thierry a écrit:
- je suis a peu près sûr que ça s'est fait en grand prix, mais je ne retrouve ni "qui" ni "quand"... (me semble DKW ou NSU... )
avant la seconde guerre.
en 1946 le compresseur a été banni des pistes pour au moins 3 bonnes raisons :
1 - on ressortait des motos du fond des tas de pailles
2 - les Kompressor, c'était des motos de kamikaze
3 - seul les allemands maitrisaient la technique
entre 37 et 39, BMW et NSU étaient plutôt orientés "record de vitesse" tandis que DKW -qui était un des motoristes les plus avancés de l'époque, en tous cas le n°1 allemand et dans la cours des grands avec Norton et BSA-
je disais quoi déjà ?
ah oui, DKW !
DKW était un spécialiste du deux temps à une époque où l'on avait pas encore mis en évidence la dynamique de la veine gazeuse; dans un premier temps ils ont conçu un moteur à 2 pistons : un qui comprimait les gaz dans la culasse et un autre qui assurait la force motrice.
un système vachement bien pensé mais ô combien délicat à mettre au point et basé sur un assemblage d'une bielle secondaire avec un piston de gros alésage, greffée sur une bielle motrice longue course.
mais l'ensemble mobile souffrait beaucoup trop de conditions de travail désastreuses.
en fait, le rendement n'était pas meilleur que sur leur autre voie de développement : l'admission par disque rotatif (les balbutiements car ça n'a vraiment fonctionné qu'après guerre sur les MZ) et un jour, je ne sais par quel éclair de génie, ils se sont dit "le piston secondaire ne nous sert que de compresseur, virons le, et comme sur les flèches d'argent, greffons un compresseur à lobes d'avion".
ah ben le résultat ne se fit pas attendre ! un monstre !
après quelques essais, ils se sont tournés vers le tout nouveau compresseur à pales de BMW lüfftekékechoz, beaucoup moins encombrant et offrant une plage de régime un peu plus étendue que sur un bombardier Heinkel
en 1938 sur l'ile de Man, la légende prétend qu'on entendait les DKW de l'irlande à la côte écossaise !
(entre l'admission directe, les tubes de fuites en guise de pots d'échappement et l'essence 38 d'octane qui brule lentement, les échappements devaient cracher des flammes)
heureusement pour BSA et Norton, les bavaroises engloutissaient tellement de bezine et soumettaient leur partie cycle et leur pilote à une telle épreuve, qu'elles ne purent finir la compétition.
mais le coup de semonce était passé près, et pour 39 BSA a fomenté un V4-16 soupapes-refroidissement liquide-compressé de pure folie et Norton a vaguement monté un compresseur sur un mono mais sans tenir compte des nouvelles contraintes.
dès les essais, les carter de la norton fissurent et le radiateur de la BSA bouillonne... en face, les flat twin BM et le mono 2 temps DKW ne les attendent pas, et malgrès des circonstances de courses désastreuses (casses, chutes et tutti quanti) firent main basse sur le TT, et quelques grands prix avant que l'actualité ne ratrappe le sport.
de fait, le seul vrai mono compressé qui ait roulé officiellement en course, c'est le norton (à l'époque culbuté) de juin 1939.
BM était en twin et DKW en 2 temps.
pour NSU, il faudra que je vérifie, mais il me semble qu'ils n'ont pas utilisé la technique du compresseur ou alors sur les motos de record de vitesse des années du Reich, mais ça mérite d'être approfondi.
car c'est plutôt après guerre et en 125 et 250cc que NSU s'est illustré, juste avant de fusionner avec Auto-Union pour former Audi.
Car avant guerre les teutons avaient surtout besoin de motos populaires (économiques et robustes), à peut près autant que les français. (de 36 à 40 seules les marques anglaises largement distribuées dans tout le Commonwealth) pouvaient se permettre de fabriquer des motos... "performantes")
Aujourd'hui, à ma connaissance seuls quelques scooters 125 sont équipés de compresseurs.
je me rapelle aussi un doux dingue dans les années 80 qui avait greffé un turbo sur un 600 XT pour faire une démonstration lors des débuts du supermotard (absolument pas homologué course mais comme c'était une démo, les commissaires techniques se sont surtout attardé sur les freins et les fuites d'huile)
je vais jeter un coup d'oeil sur l'encyclopédie de la bécane (éditions Atlas 1978 en 8+1volumes) qui renferme une foule de détails sur cette période, pour apporter quelques précisions.
à mes yeux, ce montage est tout à fait possible, vu que les amerloques montent des turbos sur à peu près tout ce qui roule, du 500 Four à la NSX de 1000 et 1 cv.
Par contre, côté mécanique, il faut renforcer.
un bon copain qui faisait de la côte en 500 four avait réussi à passe 80cv en version atmo (un exploit ! des mecs descendait en courant pour lui dire "j'ai un four mais il ne craque pas comme le tient !"), sa prochaine évolution était justement le compresseur mais il m'avouait "avec le compresseur, je jette tout ce que j'ai appris en allégement et sur une moteur stock j'aurai la même puissance soit 50% de plus que l'origine... reste à développer le bouzin."
malheureusement une grosse berline à croisé sa route à la perpendiculaire, donc je ne saurai jamais ce que ça vaut comparativement
reste que dans l'hypothèse d'une greffe de compresseur, plutot que de parler d'allègement, on doit envisager de renforcer le vilo, ses paliers & roulement et choisir un piston qui refroidit bien.
reste après à faire fonctionner la carburation, et là ça limite gravement les possibilités.
à ce qu'il me semble, seule la yam XJ turbo était à carbus soufflés
et au mieux il est peut être possible d'adapter une demi rampe de 1000cc-4 tubes à admission dynamique.
mais côté développement, c'est la croix & la bannière